OVNIs, conscience et effondrement des dogmes
Quand le réel se venge de nos métaphysiques trop étroites.
Et si les OVNIs n’étaient pas “ailleurs”… mais déjà ici, au seuil de notre conscience ?
À travers les regards croisés de Bernardo Kastrup, Jacques Vallée et Carl Jung, cet article explore le phénomène OVNI non pas comme une énigme technologique, mais comme un miroir symbolique de nos certitudes effondrées.
Quand le réel se plie, que reste-t-il ? Peut-être une conscience plus vaste qui cherche à se révéler. Ce texte inaugure un cycle de la Gazette consacré aux signes du seuil et à l’implosion silencieuse du matérialisme.

« Ce que nous appelons OVNI, c’est peut-être la manière dont l’univers se rappelle à nous quand nous commençons à l’oublier. »
— Adapté de Bernardo Kastrup
Une fissure dans le mur du réel
Les OVNIs sont devenus un sujet respectable. Du moins dans de nombreux pays du monde, la France et ses médias traditionnels faisant toujours l'autruche (jusqu'à quand ?).
La transformation de la perception du sujet nous vient depuis une dizaine d'années des Etats-Unis. Depuis les auditions au Congrès américain jusqu’aux publications de pilotes de chasse ou de physiciens de haut niveau, le phénomène n’est plus relégué aux marges.
Pourtant, dans les cercles académiques ou scientifiques, il continue de susciter un malaise : non pas à cause de son étrangeté, mais parce qu’il n’entre dans aucun cadre métaphysique classique.
Un objet qui semble défier la gravité, apparaître et disparaître à volonté, altérer la conscience de ceux qui l’observent… Que fait-on d’un tel phénomène dans un monde régi par des lois fixes, impersonnelles et purement matérielles ? On l’ignore. On le tourne en ridicule. Ou bien — et c’est là notre hypothèse — on l’écoute comme un symptôme d’une crise plus profonde : celle de notre vision du monde.
OVNIs et conscience : une affaire de reflet
Le philosophe Bernardo Kastrup, adepte de l'idéalisme analytique, propose une lecture radicale mais lumineuse : les OVNIs ne sont pas simplement des engins venus d'ailleurs, mais des manifestations mentales objectives. Non pas imaginaires, mais issues d’une réalité fondamentalement consciente, qui s’exprime en images adaptées à notre langage symbolique du moment.
Autrefois, ces phénomènes apparaissaient sous forme d’anges, de fées, de boucliers volants ou de saints lumineux. Aujourd’hui, ils prennent la forme de vaisseaux, de lumières technologiques, de "grands gris". Ce changement de costume, Jacques Vallée l'avait déjà identifié comme un phénomène adaptatif, un miroir culturel renvoyé par l'inconscient collectif de l’humanité. Ce que nous voyons "dans le ciel" est peut-être le produit d’un dialogue entre la psyché humaine et une conscience élargie, à la fois extérieure et intime.
Un message ontologique ?
Sous cette hypothèse de l'idéalisme analytique, les OVNIs deviennent les agents d’une rétroaction de la nature sur notre conscience collective. Ils surgissent pour briser un récit du réel devenu stérile, comme un mécanisme d’autorégulation de la psyché du vivant.
On peut y voir une homéostasie cosmique : lorsque l’humanité s’enferme trop dans des dogmes matérialistes, productivistes, réductionnistes, le vivant — par ses dimensions invisibles — envoie des perturbations pour nous faire sortir du piège. Ces "trous dans la réalité" sont peut-être des invitations à reconsidérer ce que nous appelons "réel".
Vers une science post-matérialiste ?
Cette interprétation ne nie pas la possibilité d’entités non humaines, ni l’existence d’intelligences dissociées de notre expérience ordinaire. Mais elle ne les place pas "ailleurs" : elles sont déjà ici, mais hors du spectre de ce que notre esprit standard sait capter.
La véritable question n’est donc pas “d’où viennent-ils ?”, mais :
"Qu’est-ce que leur existence révèle de notre propre aveuglement ?"
Et maintenant ?
L’époque est mûre pour changer de paradigme ontologique. Les OVNIs sont peut-être des agents involontaires de cette transition. Ils ne sont pas là pour répondre à nos questions scientifiques, mais pour nous obliger à changer la nature même de nos questions.
Dans ce monde post-matérialiste que pressent INEXCO, les états modifiés de conscience, les phénomènes liminaux et les signes symboliques deviennent des voies d’accès légitimes à la connaissance. Il ne s’agit plus de prouver, mais d’ouvrir. D’apprivoiser l’inconnu comme miroir, plutôt que comme menace.
📚 Références
L’idéalisme analytique est une nouvelle vision du monde capable de donner sens aux phénomènes dits “anormaux” — qu’il s’agisse des expériences de mort imminente, des états modifiés de conscience ou des OVNIs — tout en restant entièrement compatible avec notre compréhension actuelle de la physique.
The New Worldview to explain it all | Q&A with Bernardo Kastrup
𒆖 YouTube, 1h37 (anglais)
𒆖 La discussion OVNIs et conscience commence à 48min28
Are UAP's Spiritual? | Professor Explains Carl Jung's View | Jeffrey Kripal, PhD
𒆖 YouTube, 7 min 24 (anglais)