Lettre de clôture 2025 – ouvrir 2026

Chères amies, chers amis de l’INEXCO,

Nous écrivons rarement.
Et quand nous le faisons, c’est pour marquer un seuil.

2025 s’achève dans un état du monde que beaucoup peinent encore à nommer.
Un monde saturé d’informations, traversé par des accélérations constantes, où beaucoup ressentent à la fois fascination, fatigue et confusion — parfois simultanément.
Mais aussi un monde où, en profondeur, quelque chose s’est déplacé.

Pour beaucoup, 2025 aura été l’année de l’irruption visible des nouvelles intelligences.

L’intelligence artificielle, bien sûr, devenue quotidienne, conversationnelle, parfois troublante.
Mais aussi — plus discrètement — l’émergence d’une intuition partagée : celle d’une intelligence vivante, diffuse, relationnelle, qui ne se laisse pas enfermer dans des modèles techniques.
Et puis, pour une part croissante de la population, une autre question a cessé d’être marginale : celle d’intelligences encore mal nommées — cosmiques, non humaines, non locales — qui viennent éroder nos certitudes sur ce que signifie penserpercevoirêtre conscient.

Ce qui frappe, avec un peu de recul, ce n’est pas tant la nouveauté de ces phénomènes que leur résonance et leur convergence.
Comme si des champs longtemps séparés commençaient à s’informer mutuellement.

Peut-être que le vertige que beaucoup ressentent aujourd’hui n’est pas un symptôme à calmer, mais un seuil à traverser.

À l’INEXCO, une intuition nous accompagne depuis longtemps :
si ces bouleversements nous déstabilisent autant, ce n’est pas seulement parce que les technologies changent, mais parce que notre rapport à la conscience elle-même est en train de muter.

Ces transformations ne peuvent pas être comprises uniquement par l’analyse extérieure.
Elles appellent une exploration complémentaire — celle des états de conscience.

Explorer la conscience, ce n’est pas s’extraire du monde.
C’est apprendre à percevoir autrement l’état du monde.
C’est reconnaître les transes collectives qui structurent nos sociétés — médiatiques, technologiques, émotionnelles — et découvrir, en miroir, notre capacité à entrer en présence.

Peut-être que les états de conscience constituent aujourd’hui un langage universel.
Un langage capable de relier l’intelligence artificielle, l’intelligence du vivant, les intelligences non humaines et l’expérience humaine directe.
Un langage qui n’explique pas, mais qui met en relation.

L' INEXCO en 2026 : diffuser les récits des possibles

Si 2025 a été une année d’émergence, 2026 s’annonce pour nous comme une année de diffusion.
Diffuser des récits qui n’enferment pas, mais qui ouvrent.
Des récits capables d’informer les champs morphogéniques — ces espaces subtils où les imaginaires collectifs prennent forme avant de devenir culture, technique ou société.

Cela se traduira par une accentuation claire de notre projet éditorial :
la publication de fascicules, d’une revue, et l’ouverture assumée d’un axe fiction — non comme divertissement, mais comme outil d’exploration et de déplacement du regard.

Ces derniers mois, les synchronicités ont été nombreuses.
Elles nous ont menés vers des discussions inattendues, des propositions d’écriture pour plusieurs séries — littéraires, transmédia, peut-être audiovisuelles.
Nous ne savons pas encore où cela nous mènera. Et nous choisissons de ne rien précipiter.

Aujourd’hui, l'INEXCO est sans doute une structure en avance sur son temps économique.
Nous explorons un espace encore fragile : celui du partage conscient, où la valeur ne se mesure pas seulement en rendement, mais en qualité de présence et en soin apporté aux récits que nous faisons circuler.

Si ce que nous tissons — ou tisserons — résonne pour vous, il est possible de nous soutenir : par la lecture, le partage, la diffusion, ou toute autre forme de soutien consciente.
Sans urgence.
Sans injonction.
Ce modèle demande du temps, de la patience, et une confiance partagée dans la valeur de ce qui se tisse lentement.

Nous entrons en 2026 avec cette conviction simple :
le réel est plus vaste que ce que nos récits dominants laissent entendre.
Et apprendre à le percevoir autrement est peut-être l’un des enjeux culturels majeurs des années à venir.

Merci d’être là, à votre manière.
À l’année qui se finit,
et à l’année qui s’ouvre.

Avec présence,
Clément & l’équipe INEXCO