Le Tisseur d’Histoires et la métamorphose des récits
Accompagner les passages en réécrivant les mondes.
“Ce ne sont pas les faits qui changent les mondes, mais les histoires que l’on raconte à leur sujet.”
Le Tisseur d'Histoires

Le mousquetaire du mycelium
Parmi les cinq mousquetaires de l’INEXCO, le Tisseur d’Histoires est sans doute celui qui agit de manière la plus souterraine. Il n’a pas d’épée. Il a une plume invisible. Il glisse entre les interstices du langage, écoute les silences, capte les trames. Il ne combat pas — il trans-forme.
C’est lui qui perçoit que chaque crise est aussi une fiction en mutation, chaque symptôme un mot mal raconté, chaque révolution une narration en gestation.
Nous vivons une époque où les récits dominants s’effilochent. Les mythes de la croissance infinie, de la séparation humain/nature, du progrès technoscientifique comme salut… s’épuisent. Pourtant, le vide narratif qu’ils laissent n’est pas un gouffre — c’est un espace fertile. Un champ d’intrigues nouvelles. Et c’est là que le Tisseur entre en scène.
La métamorphose commence dans l’imaginaire
Changer de vie commence rarement par une décision rationnelle. Cela commence souvent par une image, une métaphore, un frisson. Une scène rêvée.
C’est en cela que les récits sont des architectures de passage : ils ouvrent des possibles, élargissent la carte du réel, donnent forme à l’inconnu.
Le Tisseur d’Histoires n’impose pas de narration. Il écoute ce qui cherche à naître. Il honore les récits blessés, les contes enfouis, les voix minorées. Il relie les mondes plutôt qu’il ne les oppose.
Et dans les périodes de transition personnelle (burn-out, deuil, transformation identitaire) ou collective (crises systémiques, effondrements, émergences), c’est cette capacité à tisser du sens — même précaire — qui devient essentielle.
Tisser, c’est relier les fils
Chaque être humain porte un faisceau de récits : certains hérités, d’autres choisis, certains invisibles, d’autres criants.
Tisser, c’est d'abord arriver à discerner ce qui doit être remercié et laissé.
Ce qui appelle à être réécrit. Ce qui cherche à être dit pour la première fois.
Le Tisseur d’Histoires travaille avec le fil rouge de la vocation, le fil noir des ombres transgénérationnelles, le fil doré des synchronicités et le fil transparent des désirs encore sans nom.
Une invitation à la co-narration
Le Tisseur n’est pas seul. Il murmure à l’oreille de celles et ceux qui se mettent à l’écoute. Il est l’allié des artistes, des écrivaines, des rêveurs éveillés, mais aussi des thérapeutes, des militants, des passeuses d’âmes.
À travers lui, la narration devient une pratique spirituelle. Un acte de reliance. Un outil politique. Et parfois, une guérison.
Un appel à contempler quels récits tissent nos pas, en ce moment, et lesquels appellent à se transformer.
Pour aller plus loin
Des exercices qu'on pratique et qu'on partage :
- Se (re)découvrir : rédiger son autobio-fiction en 7 fragments — chaque fragment comme un masque, un mythe, une faille ou une floraison.
- Exercice collectif : cartographier les récits à l’œuvre dans un groupe ou une organisation (mythes fondateurs, tabous, récits émergents).
- Expérimentation sensorielle : écrire en état de conscience modifié (ex. : après méditation, hypnose, danse, jeûne sensoriel...).