GPT-5 : vertige, promesses et lignes d’horizon
Le lancement de GPT-5 marque un tournant : pour Sam Altman, CEO d’OpenAI, nous entrons dans une décennie où l’IA pourrait accomplir des découvertes scientifiques majeures, transformer la santé, et rebattre les cartes du travail.
Mais derrière la prouesse technique, se dessinent des questions de rythme, de vérité et de présence consciente.

En quelques années, nous sommes passés de modèles capables de résumer un texte à des systèmes qui peuvent coder un logiciel complexe, répondre à presque toutes les questions techniques, et personnaliser leurs réponses selon la culture et l’histoire de chaque utilisateur. GPT-5 n’est pas seulement plus rapide ou plus précis : il change notre rapport au possible.
Pour Sam Altman, certaines prédictions sont déjà claires.
D’ici 2027, un modèle généraliste pourrait réaliser une découverte scientifique majeure, du type de celles qui changent un domaine entier.
Dans la santé, il imagine qu’à l’horizon 2035, une IA pourrait concevoir, tester et faire approuver un traitement contre certains cancers en orchestrant chaque étape : hypothèses, expériences, synthèse de molécules, essais cliniques.
Dans le travail, de nombreuses tâches d’entrée de gamme en col blanc pourraient disparaître, mais il y verrait aussi l’ère où un créateur seul pourrait bâtir une entreprise à impact mondial grâce à la puissance des outils.
Sur la vérité, il anticipe que la frontière entre réel et synthétique va continuer de s’effacer, jusqu’à ce que notre seuil d’acceptation d’un assez réel se déplace encore.
– Une découverte scientifique majeure d’ici 2027
– IA capables de concevoir et tester des traitements contre certains cancers à l’horizon 2035
– Transformation du marché du travail avec disparition de certaines tâches et explosion d’entreprises solo ultra-efficaces
– Effacement progressif de la frontière entre réel et synthétique
Ces projections ouvrent des perspectives fascinantes… et vertigineuses.
Elles posent aussi des questions : que se passe-t-il si les grandes découvertes scientifiques dépendent d’un petit nombre d’acteurs contrôlant la puissance de calcul ? Comment garder un espace d’autonomie cognitive quand la machine peut penser plus vite et plus loin que nous ? Comment préserver une santé mentale solide dans un monde où l’on ne sait plus toujours ce qui est vrai ?
Pour l'INEXCO, ces enjeux ne se limitent pas à la technologie. Ils touchent à notre écologie intérieure et à la manière dont nous co-évoluons avec les outils que nous créons. Si GPT-5 peut aider à guérir, à inventer, à comprendre, il nous appartient de veiller à ce que cette puissance ne soit pas seulement un moteur de vitesse, mais aussi un levier de présence, de discernement et de lien.
Dans un monde où l’intelligence artificielle agit à la vitesse de la lumière, la navigation de nos propres états de conscience devient une compétence cardinale.
C’est elle qui permet de garder un cap intérieur, de choisir la profondeur face à l’accélération, et de discerner ce qui, dans le flux, mérite d’être intégré.
Car la plus grande découverte que nous puissions espérer n’est peut-être pas scientifique, mais humaine : apprendre à habiter un monde où l’intelligence ne nous appartient plus en exclusivité, sans renoncer à ce qui nous rend profondément vivants.